Le bacopa, ou hysope d’eau, est une plante aquatique très respectée de la médecine ayurvédique. Plus connue en Inde sous le nom de « brahmi », on l’utilise traditionnellement pour stimuler le cerveau et améliorer la mémoire et autres fonctions cognitives.
Bacopa et fonctions cognitives
Plusieurs études ont démontré l’efficacité de la plante pour améliorer le raisonnement, l’apprentissage et la vitesse de traitement de l’information. Le bacopa favorise la circulation cérébrale et améliore la plasticité du cerveau, c’est-à-dire sa capacité à se remodeler, à s’adapter, mécanisme important pour la réflexion et la mémoire.
Les premiers résultats se font sentir sur le long terme et apparaissent généralement au bout de 3 à 4 semaines. C’est pourquoi il est conseillé de consommer le bacopa sous forme de cure de 2 à 4 mois.
Fonctionnant aussi bien sur la personne jeune que sur le sujet âgé, l’action du bacopa est en grande partie due aux bacosides A et B qu’il contient. Ces composés agissent notamment au niveau du cortex préfrontal, de l’hippocampe et du striatum, sièges de différentes fonctions cognitives supérieures et de régénérescence des tissus cérébraux.
Les bacosides augmentent également les niveaux d’acétylcholine, un neurotransmetteur impliqué dans la mémoire et l’apprentissage. Le bacopa est par ailleurs étudié en tant qu’agent potentiel pour améliorer les symptômes de la maladie d’Alzheimer, le niveau d’acétylcholine d’une personne atteinte de la maladie étant moins élevé que celui d’une personne qui n’est pas atteinte.
Bacosides et protection cérébrale
Les bacosides A et B excellent également à piéger les radicaux libres. Ils constituent ainsi de puissantes molécules antioxydantes qui protègent les neurones du cerveau. Cela rend le bacopa d’autant plus intéressant dans la lutte contre certaines affections neurodégénératives telles que les maladies d’Alzheimer ou de Parkinson, caractérisées par de forts dommages oxydatifs. La vitamine C contenue dans la plante participe elle aussi à limiter ce stress oxydatif.
Il est par ailleurs démontré que le bacopa freine la formation de la plaque amyloïde, celle-ci étant fortement impliquée dans la dégradation des structures cérébrales au cours de maladies neurodégénératives.
Bacopa et inflammation
Le bacopa est un puissant anti-inflammatoire. Les alcaloïdes, les flavonoïdes, la vitamine C et les bacosides qu’il contient sont autant de composants qui inhibent la production de molécules pro-inflammatoires telles le TNF-alpha (Tumor Necrosis Factor alpha) et l’IL-6 (Interleukine-6), impliquées entre autres dans les maladies articulaires comme l’arthrite, l’arthrose et la polyarthrite rhumatoïde.
Bacopa et stress
Le bacopa est une plante adaptogène au même titre que les ginsengs, la maca ou la rhodiole. Ainsi, il améliore la résistance de l’organisme face à des situations de stress physique, psychologique, aigu ou chronique.
Parallèlement, il exerce une action calmante et anxiolytique qui favorise l’apaisement et la relaxation. Il est donc tout indiqué en cas de stress, d’anxiété, de dépression, de surmenage et de fatigue mentale.
Il agit notamment en réduisant le taux de cortisol, une hormone du stress, et en soutenant l’activité des principaux neurotransmetteurs calmants que sont la sérotonine et le GABA (acide γ-aminobutyrique).
Bacopa et TDAH
Le bacopa a été testé chez des enfants et adolescents ayant un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité, le fameux TDAH. Il s’agit d’un diagnostic en fréquente augmentation, en Amérique du Nord particulièrement.
Grâce au bacopa, on voit des améliorations significatives des capacités d’apprentissage et d’attention avec, en parallèle, une diminution de l’impulsivité et de l’hyperactivité.
En plus d’être efficace, le traitement semble sûr et bien toléré par les enfants, constituant une piste intéressante pour aider ces derniers dans leur quotidien et leur cheminement scolaire.
Références
Chaudhari KS, Tiwari NR, Tiwari RR, Sharma RS. (2017). Neurocognitive Effect of Nootropic Drug Brahmi (Bacopa monnieri) in Alzheimer’s Disease. Annals of Neurosciences; 24(2):111-122.
Kean, J.D., Kaufman, J., Lomas, J. & al. (2015). A Randomized Controlled Trial Investigating the Effects of a Special Extract of Bacopa monnieri (CDRI 08) on Hyperactivity and Inattention in Male Children and Adolescents: BACHI Study Protocol (ANZCTRN12612000827831). Nutrients; 2,7(12): 9931-45.
Nemetchek, M. D., Stierle , A. A., Donald B Stierle, D. B. & al. (2017). The Ayurvedic plant Bacopa monnieri inhibits inflammatory pathways in the brain. J Ethnopharmacol; 2; 197:92-100.