Sécrétée par la glande pinéale du cerveau en l’absence de lumière, la mélatonine est souvent dénommée « hormone du sommeil ». Or, la découverte du Professeur Jean-Bernard Fourtillan, révélée en 2015 à l’Académie de pharmacie à Paris, vient tout remettre en question.
Elle date de 1994, le Pr Fourtillan parvenant à décrypter la cascade hormonale régulant le système veille-sommeil et impliquant cette « nouvelle » hormone, baptisée valentonine en référence à sa petite fille Valentine.
Il est question ici de la valentonine, véritable hormone du sommeil, de la mélatonine, hormone neuro-protectrice, et du 6-méthoxy-harmalan, hormone de la veille.Elles seraient toujours produites par la glande pinéale entre 22h et 6h.
À quelques minutes près selon les individus, mais dans ce créneau précis, et ce, quel que soit la période de l’année.
Les trois hormones seraient sécrétées en même temps, en proportions différentes toutefois, permettant à celle présente en plus grande quantité d’imposer son effet. Ainsi, entre 22h et 6h, la valentonine étant prédominante, elle nous maintiendrait endormi. Or, arrivé 6h du matin, la valentonine et la mélatonine seraient éliminées très rapidement. Le 6-méthoxy-harmalan, lui, serait éliminé beaucoup plus lentement. Ainsi, sa prédominance importante nous maintiendrait éveillé tout au long de la journée.
Comme nous l’avons vu, ce n’est pas elle qui met le corps au repos, bien qu’elle y contribue fortement.
De par sa composition chimique, elle piège les radicaux libres présents dans l’organisme. Elle est alors réduite en 2-oxo-mélatonine, qui sera éliminée par voie sanguine. La mélatonine joue à ce titre le rôle primordial d’antioxydant et de neuro-protecteur. En effet, il devient nécessaire pour entrer dans un bon sommeil de désoxyder les neurones, qui ont été très sollicités toute la journée.
Elle sert également de marqueur dans l’analyse des autres hormones, car un déficit en mélatonine implique forcément un déficit des autres hormones. Compte tenu de leur biosynthèse en cascade, les 3 hormones pinéales sont sécrétées toujours dans les mêmes proportions. Nous faisons face alors à un trouble du sommeil ET de la veille. L’un ne va pas sans l’autre.
«Hormone du bonheur», elle provient la transformation du tryptophane, que l’on trouve dans l’alimentation. Véritable point de départ à la synthèse des autres hormones pinéales, elle donne successivement naissance à la mélatonine, au 6-méthoxy-harmalan, puis à la valentonine grâce à un processus de « cascades biochimiques » complexes (acétylations enzymatiques).
Bien que la synthèse de la sérotonine soit stimulée par la lumière du jour, la véritable hormone de la veille et de la vigilance demeure le 6-méthoxy-harmalan, dont les propriétés pharmacologiques sont exactement opposées à celles de la valentonine.
Pendant longtemps, on a cru que la seule hormone sécrétée par la glande pinéale était la mélatonine. On lui a attribué alors le nom d’hormone du sommeil, pensant que c’est elle qui mettait le corps au repos. Or, la découverte de la valentonine par le Professeur Jean-Bernard Fourtillan nous démontre autre chose.
Tout ceci bouscule un peu ce que l’on savait ou croyait savoir. Les travaux du Professeur Fourtillan, toujours controversés parmi la communauté médicale, mériteraient tout de même qu’on leur porte une attention particulière, puisque ce n’est qu’en cherchant que l’on trouve, et que la seule chose qui ne change jamais, c’est que tout change tout le temps! (Tiré du livre « La glande pinéale et le système Veille-Sommeil ».)
 
Références
Fourtillan, Jean-Bernard. (2016). La glande pinéale et le système Veille-Sommeil. Les Éditions Fonds Sœur Josefa Menendez, Poitiers, 216 p.