Les fibres sont bénéfiques à la santé à bien des égards, de la gestion du poids à la réduction du risque de diabète, de maladies cardiaques et de certains types de cancer.
Mais qu’en est-il de leur effet sur les émotions et la santé du cerveau ?
Fibres et microbiote intestinal
Principalement présentes dans les fruits, les légumes, les grains entiers, les noix et les légumineuses, les fibres améliorent la richesse et la diversité du microbiote intestinal. Qualifiées de prébiotiques, elles servent de nourriture aux bactéries bénéfiques qui colonisent l’intestin. Et que font ces bactéries intestinales au juste? Lorsque nourries adéquatement, elles produisent des molécules chimiques bénéfiques pour la santé. Un exemple de molécule bénéfique: le butyrate, un précieux métabolite qui contribue à maîtriser l’inflammation. Or, il est bien démontré que plusieurs déséquilibres des sphères émotionnelle et mentale, telle la dépression, sont associés à la présence d’inflammation dans le corps.
Axe intestin-cerveau
Environ 200 millions de neurones forment un réseau complexe enveloppant les parois de notre intestin, d’où son appellation de « deuxième cerveau ». Ce réseau neuronique, que l’on nomme système nerveux entérique, joue un rôle dans la digestion, bien sûr, mais il agit aussi sur le cerveau par plusieurs voies que les chercheurs commencent à peine à démystifier.
Un réseau à double sens
Ce réseau neurologique intestin-cerveau est bidirectionnel. Il permet au cerveau d’influer sur les activités motrices, sensitives et sécrétrices du tube digestif et, inversement, à l’intestin d’agir sur les fonctions cérébrales. Fait non négligeable, les communications des neurones de l’intestin vers le cerveau seraient sept fois plus importantes que dans le sens opposé, mettant en évidence le rôle impressionnant du microbiote intestinal. Il est démontré que cette interaction à distance peut notamment passer par les neurotransmetteurs, ces petits messagers chimiques libérés par les neurones.
Flore bactérienne et neurotransmetteurs
On estime que 80% des neurotransmetteurs sont générés par le microbiote. La sérotonine, produite à 95% par le système nerveux entérique, est un neurotransmetteur qui rythme le transit intestinal et régule le système immunitaire. Toutefois, elle parvient en partie au cerveau, en particulier dans la zone de l’hypothalamus, qui participe à la gestion de nos émotions.
Il est rapporté que Candida, Streptococcus, Escherichia et Enterococcus, spécialement, fabriquent de la sérotonine, alors que différentes espèces de Bacillus et Escherichia sécrétent de la dopamine, de l’acétylcholine et de la noradrénaline. Bifidobacterium infantis, de son côté, augmente le taux sérique de tryptophane, un précurseur de la sérotonine.
Les genres Lactobacillus et Bifidobacterium, pour leur part, sont impliqués dans la production de GABA, principal neurotransmetteur calmant. Voilà comment les neurones du ventre s’invitent dans la gestion de nos émotions.
Diversité des fibres
Eric Martens, chercheur à l’école médicale de l’Université de Michigan, où il dirige un laboratoire sur le microbiote intestinal et la nutrition, affirme que « de tous les différents nutriments que nous consommons, les fibres sont les uniques composants de notre alimentation qui alimentent directement notre microbiote intestinal. »
Il est démontré également que manger en grande quantité diverses sources de fibres est probablement mieux que d’en consommer une seule sorte. Ainsi, une alimentation plus diversifiée, comprenant des molécules diverses de sources variées, se traduira par un microbiote intestinal plus équilibré, riche et diversifié.
Références