Je suis une plante noueuse qui dénoue les articulations douloureuses. Sans être l’une de ces belles de jardins communes, je suis très appréciée des pollinisateurs et colibris pour l'énorme quantité de nectar que je produis!
Qui suis-je?
La scrofulaire des bois
On l’appelle également scrofulaire noueuse. Du latin scrofulae, signifiant "scrofule" et nodosa, rappelant la forme (nodosités) de son rhizome. Elle tire son nom de son utilisation traditionnelle au Moyen-Âge pour traiter la scrofule, une inflammation chronique des ganglions lymphatiques touchés par la tuberculose, ceux-ci ressemblant à la forme bulbeuse de ses rhizomes.
Aujourd'hui, elle montre un intérêt croissant pour ses vertus anti-inflammatoires dues à des composés similaires à ceux que l'on retrouve dans la griffe-du-diable (Harpagophytum procumbens), et dont elle peut être une alternative intéressante en cas de douleurs.
Pourquoi une alternative à la griffe-du-diable?
Très populaire pour le soulagement des troubles arthritiques et des rhumatismes, la griffe-du-diable nous provient d’Afrique australe, la Namibie étant le principal exportateur. Or, l’utilisation massive de sa racine, liée à ses qualités thérapeutiques, la met en danger de disparition. Fort heureusement, la nature nous a fait cadeau de son homologue, aussi efficace bien que moins connu : la scrofulaire des bois!
Scrofulaire et douleurs articulaires
Il a été démontré que la concentration d'harpagoside (composant actif principal de la griffe-du-diable) dans les feuilles de scrofulaire noueuse est similaire à celle trouvée dans la racine d’harpagophytum. Associée à l'aucubine et aux acides phénoliques (autres composants de la scrofulaire), la scrofulaire des bois participe à la diminution de la toxicose et offre une action antiinflammatoire des plus intéressantes. Cela explique pourquoi elle est considérée comme une plante majeure dans le traitement des maladies arthritiques.
Scrofulaire et système lymphatique
La scrofulaire est avant tout une plante dépurative. Ceci signifie qu'elle a la capacité de stimuler certains organes de détoxification afin de purifier le sang et l’organisme en général. À la différence de certaines plantes reconnues pour stimuler le foie et les reins particulièrement, la scrofulaire a une spécificité : elle agit sur les centres lymphatiques engorgés. Pouvant être prise sur de longues périodes, elle contribue à diminuer la congestion des ganglions, palliant même en cas d’œdème pour les personnes ayant subi l’ablation de ganglions lymphatiques.
La scrofulaire gagnera à être utilisée pour décongestionner toute la région des seins, jusqu’à l’aisselle. Que cette congestion soit liée à un syndrome prémenstruel ou une mastite, ou qu’elle soit une cause possible d’un kyste, la scrofulaire fera bouger les choses de façon efficace.
Scrofulaire et soins de la peau
La peau est alimentée par le sang, et les déchets sont emportés par la lymphe. Une peau saine est bien nourrie (bonne alimentation, bonne circulation, sang bien détoxifié par le foie), mais aussi bien nettoyée (circulation lymphatique). L'acné et certaines autres lésions de peau de type eczéma peuvent être l'expression d'une inefficacité du système lymphatique à effectuer son travail d'évacuation.
La plante présente une affinité particulière pour le système lymphatique de la tête et du cou; à considérer dans les cas d'eczéma du visage, des oreilles ou du cuir chevelu. On la conseille également pour tout urticaire ou irruption de boutons sur le torse ou le dos.
La scrofulaire convenant particulièrement aux états caractérisés par de l’inflammation ET de la congestion, elle sera utile dans l'arthrite psoriasique; le système lymphatique performera mieux à gérer la surcharge de déchets immunitaires engendrés par cette affection auto-immune.
L’usage historique de la plante relate qu’il « suffit de pendre la scrofulaire à son cou pour qu’un homme conserve sa santé » ... Utilisée en interne ou en externe, seule ou en combinaison, il est tentant de croire que la scrofulaire des bois possède bel et bien plus d’un tour dans son sac!
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Références
(1) Sesterhenn, K., Distl, M. & Wink, M. (2007). Occurrence of iridoid glycosides in in vitro cultures and intact plants of Scrophularia nodosa L. Plant Cell Rep; 26(3):365-71.
(2) Tobyn, G., Denham, A., Whitelegg, M. & Rowling, M. (2010). The Western Herbal Tradition: 2000 years of medicinal plant knowledge. Les Éditions Singing Dragon, Londres, 392 pages.