Surnommé ainsi en référence à une longue période d’utilisation par les athlètes olympiques russes dans le but de renforcer la masse musculaire et la résistance, le suma est pourtant bien plus qu’une plante anabolisante.
Étudiants en période d’examen, sportifs amateurs ou plus sérieux, personnes surmenées, stressées ou en convalescence, rare sont ceux qui n’y trouveront pas leur compte!
Origine et usages traditionnels
Originaire du Brésil, particulièrement des forêts pluviales du Matto Grosso, il couvre également les territoires amazoniens de l’Équateur, du Panama, du Paraguay, du Pérou ainsi que du Venezuela.
La racine de la plante est utilisée par les tribus indigènes depuis des siècles. Communément appelé « para tudo », qui signifie « pour tout », on utilise le suma à de nombreuses fins : apaisement du stress, diminution de la douleur et de l’inflammation, augmentation des niveaux d’énergie physique et mentale, aphrodisiaque...
Famille botanique et constituants actifs
De son nom latin Pfaffia paniculata, le suma appartient à la famille botanique des Amaranthacées. Bien que communément appelé ginseng brésilien, cette racine n'est pas liée au ginseng asiatique ou américain, qui appartiennent tous deux à la famille des Araliacées.
La racine du suma contient de l'acide pfaffique et des saponines pfaffosides. Ces deux composés sont en grande partie responsables de la grande recherche et de l'intérêt commercial de la plante.
Le suma est également riche en vitamines et minéraux, notamment le fer, le magnésium, le zinc, certaines vitamines B, les vitamines A, E et K et le germanium, un oligo-élément apprécié pour ses propriétés immunitaires.
De plus, la racine est riche en polyphénols et alcaloïdes divers. Ces deux types de composés antioxydants sont reconnus pour la prévention des dommages cellulaires et la protection contre diverses maladies.
Aide sportive et effet anabolisant
C’est en 1976 que le scientifique russe Syrov extrait un composé appelé ecdystérone de la racine de suma et découvre qu'il exerce un effet anabolisant (augmentation de la masse musculaire) in vitro supérieur au dianabol et à la méthandrosténolone, qui sont tous deux des stéroïdes anabolisants. Suite de plusieurs essais cliniques impliquant la plante et son extrait, Syrov présente ses résultats à l’équipe olympique de son pays, le suma devenant dès lors le « secret russe ».
En plus de renforcer la masse maigre sans aucun effet indésirable (contrairement aux stéroïdes anabolisants de synthèse), le suma améliore la force de contraction du muscle cardiaque, encourageant une meilleure circulation sanguine et permettant une oxygénation cellulaire accrue dans tout le corps.
Une plante adaptogène
Considéré comme une plante adaptogène, le suma augmente la capacité du corps à s'adapter aux conditions extérieures et à éviter les dommages causés par divers facteurs de stress.
Des exemples de facteurs de stress incluent la pollution environnementale, les conditions climatiques difficiles, les maladies infectieuses, ou encore le surmenage et le stress physiques ou mentaux.
On pense que les plantes adaptogènes agissent sur l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HPA), également connu sous le nom de système central de réponse au stress, régulant ainsi la réponse au stress des cellules du corps.
En ce sens, plusieurs spécialistes croient que les plantes adaptogènes pourraient potentiellement être utilisées pour contrôler ou prévenir un large éventail d’affections dans lesquelles le stress joue un rôle majeur, notamment les maladies cardiaques, le cancer, le syndrome du côlon irritable et autres maladies inflammatoires chroniques de l’intestin.
Un effet rapide
Contrairement aux autres plantes adaptogènes dont les bénéfices ne se font sentir qu’après quelques semaines, le suma prend son effet rapidement dans les heures et les jours suivant sa consommation. Il est ainsi tout indiqué en prévision d’une performance mentale ou physique, et plusieurs l’apprécient en remplacement des boissons énergisantes classiques, souvent remplies de sucres et de caféine. On adore son effet tonique équilibré, jamais trop stimulant, et ne créant pas d’accoutumance.
Supporte la fertilité
Pendant des siècles, la racine de suma a été utilisée comme « booster » de fertilité et aphrodisiaque.
Certaines études ont démontré que l’extrait de racine augmente les niveaux d'hormones sexuelles telles que l'estradiol (un type d’œstrogène sécrété par les ovaires), la progestérone et la testostérone chez les souris mâles et femelles. Ces hormones jouent un rôle important dans la libido, l'ovulation, la production de spermatozoïdes et la fonction érectile.
L’ecdystérone, phytochimique contenu dans la racine de suma, possède d’ailleurs une structure similaire à la testostérone.
Cependant, aucune étude ne confirme ces effets chez l'homme, et des recherches supplémentaires sont nécessaires avant de pouvoir tirer des conclusions solides.
Peut offrir une protection contre le cancer
Fait intéressant : sur la base de ses nutriments, la racine de suma possèderait des propriétés immunitaires et anticancéreuses plus fortes que le ginseng asiatique, bien qu'aucune étude ne le confirme actuellement.
Des recherches en éprouvette et sur des animaux suggèrent que l'acide pfaffique et les saponines pfaffosides de la racine de suma contribuent à détruire les cellules cancéreuses et à les empêcher de se propager.
Quelques études suggèrent en outre que les plantes adaptogènes seraient un complément de choix à la thérapie anticancéreuse. Elles auraient en effet la capacité de potentialiser l’effet de la chimiothérapie ou de la radiothérapie tout en réduisant les effets indésirables courants du traitement, comme la fatigue.
Encore une fois cependant, les études sur l’humain font défaut à ce propos.
Mot de la fin
Dans l’attente de preuves scientifiques élargies étayant les nombreux bienfaits du suma sur l’humain, sa longue histoire d’utilisation lui ayant valu le surnom de « para tudo » continue de séduire tous les peuples. Découvrez-le dans le produit Sumaforme, de la compagnie Holizen.
Références
Da Silva, T.C., Coliati, B., Da Silva, A. P. & al. (2010). Les racines de Pfaffia paniculata (ginseng brésilien) diminuent la prolifération et augmentent l'apoptose mais n'affectent pas la communication cellulaire dans l'hépatocarcinogenèse murine. Exp Toxicol Pathol; 62(2): 145-55.
Liao, L.-Y., He, Y.-F., Li, L. & al. (2018). Une revue préliminaire des études sur les adaptogènes : comparaison de leur bioactivité en MTC avec celle des herbes de type ginseng utilisées dans le monde. Chin Med. ; 13 : 57.
Oshima, M. & Gu, Y. (2003). Modifications induites par Pfaffia paniculata des taux plasmatiques d'estradiol-17beta, de progestérone et de testostérone chez la souris. J Reprod Dev; 49(2) : 175-8.